top of page
Rechercher

FACE AU DECONFINEMENT : SE RECENTRER




Le déconfinement est là, faut-il y voir la fin de cette crise, de ce passage? Ou devons considérer que nous sommes au début d'une transition ?

Déconfinement veut dire, reprise de l'activité. Mais de quelle manière ? En dehors des plans du gouvernement, du déconfinement extérieur, qu'en est-il du déconfinement intérieur, de la manière dont chacun va gérer cette nouvelle période.

Après cette période d'arrêt forcée beaucoup de dirigeants vont être tentés de faire reprendre le travail encore plus fort. Pour combler le manque à gagner , pour retrouver l'équilibre d'avant le confinement et ce le plus vite possible. Cela ne risque-t-il pas de se faire au détriment des salariés? N'est-il pas illusoire de vouloir travailler frénétiquement pour retrouver une situation antérieure ?

Les magasins non-alimentaires vont rouvrir, les parcs, les gens vont pouvoir se rendre visite (en respectant les gestes barrières). Allons nous assister à une reprise de la consommation de manière obsessionnelle, comme pour pallier au vide subit ces deux derniers mois ? Quelles émotions vont déconfiner en même temps que les gens ?

Le déconfinement se profile, mais le virus est toujours là, comme allons-nous réagit face à la peur et l'incertitude de l'avenir. Car le déconfinement n'est pas prévu pour tout le monde, le monde culturel et artistique reste en berne.

Face à tous ces questionnements, ces tensions, ces peurs, ces injonctions, je note qu'il est primordial de se recentrer, de conserver son unité et son centre.

Qu'est-ce que cela veut dire ?

Être centré c'est être en cohérence avec soi-même. C'est pouvoir prendre conscience de ce qui se passe autour de soi, pouvoir être affecté par cela sans pour autant être détruit, envahit, contraint.

Lorsque nous sommes centrés, nous sommes comme au cœur de notre propre galaxie. Nous pouvons ainsi accueillir ce qui se présente en terme d'interactions sociales, nouvelles, émotions, événements inattendus et les considérer sans se laisser happer et emporter par eux. Il s'agit de pouvoir être dans la posture d'observateur pour ne pas rester uniquement dans des réactions de survie. Cela permet de réagir en justesse avec ce que nous sommes, en conscience . Finalement, se centrer permet de conserver sa liberté de penser, d'être.

Dans les prochaines semaines qui viennent, il va être important pour chacun de ne pas se laisser emporter par la frénésie, la peur, la suractivité qui peut naître comme réaction face au vide du confinement. Il va être important de pas être juste en réaction mais rester en conscience. Ce qui décentre sont des émotions négatives comme la peur, la colère, la haine, la tristesse, les injonctions paradoxales, la surcharge de travail qui empêche de penser, rester dans son mental, ruminer, perdre le lien avec son corps et ses ressentis...

Lorsque qu'on est décentré on marche à côté de soi, ne dit-on pas « il est hors de lui » pour évoquer quelqu'un en colère ?

Cela ne sera pas évident, et pour certains plus difficile que d'autres. Parlons du contexte professionnel. Il ne sera pas toujours possible de faire face aux exigences de l'entreprise, des supérieurs, (qui sont peut- être eux-mêmes soumis aux volontés des dirigeants et aux exigences économiques) sur lesquelles on ne peut agir frontalement, auxquelles on n'a pas d'autres choix que de s'y conformer, même si on n'est pas d'accord. Peut-être est-il possible d'exprimer son désaccord tout en reconnaissant qu'il n'est pas possible faire autrement ?

Comment faire alors pour rester centré.e ?




S’aménager des espaces de décompression, de pensée, de rêveries. Un moment dans la journée, dans la semaine consacré à soi. Une bulle d'espace-temps pour se recentrer, déposer ce qui pollue, apaiser le mental. Ces moments ne sont pas à vivre comme une contrainte et quelque chose à faire en plus dans la « to-do list » ! Au contraire ce sont des moments de rien, d'espace, car il faut de l'espace pour que de nouvelles choses puissent croître. Il ne s'agit pas d'ajouter une énième routine à un emploi du temps et un mental déjà surchargé, c'est l'inverse, cela doit permettre de décharger le mental.

Se responsabiliser : à chacun sa méthode, à chacun de trouver ce qui lui convient de faire ou de ne pas faire dans ces moments pour soi. Le tout est d'oser prendre ce temps :

– à une rythmicité adaptée à chacun et aux contraintes extérieures

– un temps seul, sans dérangements

– un espace-temps où on le quotidien, les soucis, les tensions n'entrent pas

– un temps pour retrouver son corps et en prendre soin

– un temps pour respirer, souffler

Cela peut prendre 5 min par jour, ou 1/4h par semaine, par exemple.

Le but de ces moments de recentrage est conserver son intégrité face à la frénésie, pour conserver ses capacités de penser et d'action, rester libre.

Quelques exemples....

– Prendre un bain

– regarder le ciel, les nuages, les oiseaux

– s'asseoir dans un jardin, sur son balcon et observer les plantes, les insectes.

– Faire un exercice de respiration

– méditer

– colorier un mandala

– s'asseoir/s'allonger yeux fermés et écouter les bruits autour de soi, à l'intérieur de soi.

– rêver

– …

Laurence Bertaud _ Psychomotricienne & Art-thérapeute

9 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page